Vāmanadatta
Guirlande de fleurs en hommage à la conscience de soi
स्वबोधोदयमञ्जरी

Cette anaylse est extraite de l’ouvrage Le surgissement de l’éveil.
Voir aussi आद्वयसम्पत्तिवार्तिका (Commentaires sur la réalisation de la non-dualité).

स्वबोधोदयमञ्जरी Guirlande de fleurs en hommage à la conscience de soi
वामनदत्त Traduction : Jyoti Garin, commentaires : Ram
सम्यग्बोधविचारेण भावानाम् अस्वभावतः
लब्धबोधोदयानन्दं वन्दे संस्थानम् आत्मनः ॥ १ ॥
Par suite d’une fine et subtile analyse des activités cognitives1, celles-ci se révèlent sans consistance propre2.
Dès lors, des profondeurs de la conscience surgit l’état radieux3 ; à cette conscience de soi, j’exprime mon adoration. ॥ 1 ॥

Familier des espaces toujours plus vastes et vivants de l’intériorité elle-même, l’auteur ne donne pas, néanmoins, dans l’approximation lorsqu’il s’agit du fourvoiement et de la confusion constituant le creuset primitif de l’existence humaine. Dès le début de son texte, il s’assure que son interlocuteur ait éveillé son discernement et réalisé l’abandon trans-personnel : cette complète lucidité qui jouxte l’abondante plénitude. Nous le constaterons, Vāmanadatta s’exprime dans un style direct, sans ambages, à la manière d’un maître s’adressant à de proches disciples. Son expression dévoile l’extrême proximité entre la perception de l’évanescence des processus conceptuels et l’ouverture aux immensités « surrectives » et paisibles envahissant le yogin.

Ainsi pose-t- il le préalable d’une analyse fine et détaillée des processus cognitifs ; celle-ci induit l’évidence de l’instabilité de toute organisation cérébrale dynamique. « Dès lors » exprime, au sein de cette expérience, la réalité d’une prise de conscience globale qui révèle la fragilité des processus conceptuels et, par voie réflexe, suscite l’ouverture du fond conscient dans une exigence réceptrice non restrictive. Enfin, le troisième axe de la phrase mentionne le surgissement de l’apaisement inné4.

रूपादि पञ्चवर्गोऽयं विश्वम् एतावद् एव हि
गृह्यते पञ्चभिस् तच् च चक्षुरादिभिर् इन्द्रियैः ॥ २ ॥
Le quintuple groupe5, et tout d’abord la forme, constitue ce monde
saisi par les cinq sens et, en premier lieu, la vision6. ॥ 2 ॥

Vāmanadatta nous parle d’un être humain disposant du plein usage de sa maturité corporelle ; dans cette appréciation, « la forme » désigne aussi bien les objets perceptibles délimités que le corps dans sa totalité en tant que socle de toutes perceptions.

L’auteur place la vision au premier plan de l’expérience cognitive ; probablement parce que pour tout individu bénéficiant d’un système visuel équilibré, la majeure partie des informations reçues et intégrées est de nature visuelle. Les facteurs de distance, de couleur, de luminosité, de volume, de vitesse, etc., sont « saisis », évalués et associés au moyen de la vision.

चक्षुः सर्वास्व् अवस्थासु देहिनां मनसि स्थितम्
तत् प्रलीनं भवेद् यस्य तस्य सर्वं प्रलीयते ॥ ३ ॥
Chez l’être humain, la vision, dans toutes ses caractéristiques7, repose sur l’activité psycho-mentale8.
Tout ceci s’estompe chez celui dont cette activité est dissoute. ॥ 3 ॥

Évitant de s’aventurer dans de savantes digressions et analyses, comme on peut en apprécier chez Utpaladeva9, mystique et philosophe cachemirien du début du xe siècle (900‑950), et Abhinavagupta10, l’un des grands génies littéraires de l’Inde qui vécut dans les années 950‑1025, Vāmanadatta affirme que la vision, dans l’ensemble de ses constituants, est indissociable de l’activité cognitive, psycho-mentale, sur laquelle elle se fonde. En effet, la perception visuelle implique plusieurs niveaux d’activité mus de façon successive, puis de façon simultanée et interactive. Ce sont, notamment :

  • L’intentionnalité, construite ou réflexe, qui détermine le choix de la « cible »11 et le canal perceptif requis, qui est ici l’ensemble optique et son flux.
  • La perception de la cible qui implique :
    • la perception identificatrice, lorsqu’il existe un antécédent de relation avec l’objet ;
    • la perception simple et directe qui fonde la première empreinte de l’objet.
  • L’identification de la cible :
    • soit la confirmation du souvenir que l’on en a ;
    • soit la réidentification de la cible par réactualisation de l’empreinte saisie l’instant précédent, lors de la perception directe initiale.
  • Le stockage et la restitution mnésique ininterrompus afin d’assurer :
    • la continuité de la reconnaissance de l’objet,
    • la formation du sens.

Ainsi, nous le constatons, perception, attention, mémoire, fonctionnent de concert dans la perception visuelle. C’est donc à juste titre que l’auteur affirme, de façon quelque peu abrupte, certes, que la vision a pour assise l’activité psycho-mentale.

Il poursuit en déclarant et suggérant, tout à la fois, d’une part que toutes les caractéristiques de la vision s’estompent lorsque leurs fondements sont résorbés ; d’autre part que l’activité psycho-mentale, dans son ensemble, est résorbée lorsqu’elle se trouve dissoute : fait majeur que la suite du texte doit éclairer.


1 Dispositions latentes, mémorisation, acte d’attention, rêve éveillé, association d’idées, etc.
2 Cf. Vijñāna Bhairava, traduit et commenté par L. Silburn, op. cit., p. 134, śl. 90.
3 Sur ce sujet, voir notamment : La Mahārtha Mañjarī de Maheśvarānanda, traduction et introduction de L. Silburn, Publications de l’ICI, fasc. 29, Paris, De Boccard, 1968, p. 20, lignes 25‑29. L’effervescence de l’énergie cognitive procédant, ici, de la clarté cognitive et de la vigilance analytique, engendre tout à la fois une lucidité omnidirectionnelle et un « apaisement dynamique ». Cette vivante tranquillité constitue un véritable relâchement de la « contracture identitaire » et, conjointement, le seuil d’un surgissement de plénitude dénommé « état radieux » par notre auteur. Dans la littérature de l’école Krama, c’est souvent le processus inverse qui est évoqué comme point de départ, à savoir : la surrection fulgurante et spontanée de la plénitude innée saturant et apaisant les opérations cognitives. Sur cette question, voir notamment Vātūlanātha Sūtra, sūtra 2 et comm., traduction de L. Silburn, op. cit., p. 18‑19. Voir également, dans le même texte, le commentaire de L. Silburn, p. 38‑41. Voir aussi Kramastotra d’Abhinavagupta, śl. 8, dans Hymnes aux Kālī, la roue des énergies divines, traduit et commenté par L. Silburn, op. cit., p. 138. Voir également Mahānayaprakāśaḥ, 9, 52, important texte de l’école Krama, qui donne à l’identique le texte de ce premier verset ; Trivandrum Sanskrit Series, no 130, Government Press, Trivandrum, 1937 ; cf. aussi l’article très intéressant de Raffaele Torella, intitulé « On Vāmanadatta » ; il cite et traduit ce verset p. 494.
4 « Le yogin étant bien recueilli en une profonde absorption (samāveśa), tout à coup, à l’improviste, la chose inattendue se produit, si intense et si profonde qu’elle remplit complètement le champ de sa conscience ; alors il sombre en lui-même et y jouit d’une félicité apaisée et émerveillée dans laquelle perceptible et cognoscible viennent s’engloutir. » Vātūlanātha Sūtra, op. cit., p. 36, comm. de L. Silburn.
5 Les cinq organes de perception et leurs fonctions respectives : vue, ouïe, odorat, goût et sensibilité tactile (incluant les registres proprioceptifs et intéroceptifs). Voir la corrélation de ces cinq fonctions avec les cinq grands éléments que sont la terre, l’eau, etc. Vātūlanātha, sūtra 4, et notamment le commentaire d’Anantaśaktipāda, op. cit.
6 L’auteur constate et décrit ici une généralité faisant abstraction de situations ou de malformations particulières.
7 Organiques et mentales.
8 Au sens exprimé par Jaimini : « La production d’une idée lorsque les sens de l’homme sont en contact avec un [objet] existant, c’est cela la perception. » Jaimini, sūtra, I, 1, 4 ; cité dans L’ātman dans le commentaire de Śabarasvāmin, M. Biardeau, « Mélanges d’indianisme à la mémoire de Louis Renou », Publications de l’ICI, vol. 28, De Boccard, Paris, 1968, p. 121. Autrement dit, l’encodage perceptif est suggéré et clairement impliqué dans la prise de conscience de tout fait perceptible, en l’occurrence, par la vision.
9 Auquel nous devons diverses œuvres remarquables, notamment L’Īśvarapratyabijñā Kārikā, véritable traité de psychologie cognitive et mystique. Disciple de Somānanda (875‑925), auteur de la Śivadṛṣṭi, il fut le maître de Lakṣmanagupta (925‑975), l’un des principaux initiateurs de Abhinavagupta. Sur les textes de ces écoles, voir les travaux et traductions commentées de L. Silburn et de C. Poggi. Voir aussi les traductions de Roseline Bonnet et de David Dubois.
10 Il commenta, avec une rare maîtrise, nombre de traités de ses devanciers et de ses maîtres. Conjointement, il réalisa des œuvres personnelles d’une exceptionnelle profondeur concernant la dramaturgie, la poétique, l’esthétique et la mystique. Son œuvre majeure, le Tantrāloka, fut partiellement traduite en français par L. Silburn et A. Padoux, op. cit. Voir bibliographie. Concernant ses divers maîtres, voir notamment, Hymnes de Abhinavagupta, traduits et commentés par L. Silburn, Publications de l’ICI, fasc. 31, De Boccard, Paris, 1970, p. 2‑4.
11 La notion de cible est largement utilisée en psychologie cognitive, et dans notre contexte, pour désigner l’objet, ou les objets, appréhendés par choix sélectif volontaire ou par saisie visuelle réflexe.
svabodhodayamañjarī Guirlande de fleurs en hommage à la conscience de soi
Vāmanadatta Traduction : Jyoti Garin, commentaires : Ram
samyagbodhavicāreṇa bhāvānām asvabhāvataḥ।
labdhabodhodayānandaṁ vande saṃsthānam ātmanaḥ ॥ 1 ॥
Par suite d’une fine et subtile analyse des activités cognitives1, celles-ci se révèlent sans consistance propre2.
Dès lors, des profondeurs de la conscience surgit l’état radieux3 ; à cette conscience de soi, j’exprime mon adoration. ॥ 1 ॥

Familier des espaces toujours plus vastes et vivants de l’intériorité elle-même, l’auteur ne donne pas, néanmoins, dans l’approximation lorsqu’il s’agit du fourvoiement et de la confusion constituant le creuset primitif de l’existence humaine. Dès le début de son texte, il s’assure que son interlocuteur ait éveillé son discernement et réalisé l’abandon trans-personnel : cette complète lucidité qui jouxte l’abondante plénitude. Nous le constaterons, Vāmanadatta s’exprime dans un style direct, sans ambages, à la manière d’un maître s’adressant à de proches disciples. Son expression dévoile l’extrême proximité entre la perception de l’évanescence des processus conceptuels et l’ouverture aux immensités « surrectives » et paisibles envahissant le yogin.

Ainsi pose-t- il le préalable d’une analyse fine et détaillée des processus cognitifs ; celle-ci induit l’évidence de l’instabilité de toute organisation cérébrale dynamique. « Dès lors » exprime, au sein de cette expérience, la réalité d’une prise de conscience globale qui révèle la fragilité des processus conceptuels et, par voie réflexe, suscite l’ouverture du fond conscient dans une exigence réceptrice non restrictive. Enfin, le troisième axe de la phrase mentionne le surgissement de l’apaisement inné4.

rūpādi pañcavargo ‘yaṁ viśvam etāvad eva hi।
gṛhyate pañcabhis tac ca cakṣurādibhir indriyaiḥ ॥ 2 ॥
Le quintuple groupe5, et tout d’abord la forme, constitue ce monde
saisi par les cinq sens et, en premier lieu, la vision6. ॥ 2 ॥

Vāmanadatta nous parle d’un être humain disposant du plein usage de sa maturité corporelle ; dans cette appréciation, « la forme » désigne aussi bien les objets perceptibles délimités que le corps dans sa totalité en tant que socle de toutes perceptions.

L’auteur place la vision au premier plan de l’expérience cognitive ; probablement parce que pour tout individu bénéficiant d’un système visuel équilibré, la majeure partie des informations reçues et intégrées est de nature visuelle. Les facteurs de distance, de couleur, de luminosité, de volume, de vitesse, etc., sont « saisis », évalués et associés au moyen de la vision.

cakṣuḥ sarvāsv avasthāsu dehināṁ manasi sthitam।
tat pralīnaṁ bhaved yasya tasya sarvaṁ pralīyate ॥ 3 ॥
Chez l’être humain, la vision, dans toutes ses caractéristiques7, repose sur l’activité psycho-mentale8.
Tout ceci s’estompe chez celui dont cette activité est dissoute. ॥ 3 ॥

Évitant de s’aventurer dans de savantes digressions et analyses, comme on peut en apprécier chez Utpaladeva9, mystique et philosophe cachemirien du début du xe siècle (900‑950), et Abhinavagupta10, l’un des grands génies littéraires de l’Inde qui vécut dans les années 950‑1025, Vāmanadatta affirme que la vision, dans l’ensemble de ses constituants, est indissociable de l’activité cognitive, psycho-mentale, sur laquelle elle se fonde. En effet, la perception visuelle implique plusieurs niveaux d’activité mus de façon successive, puis de façon simultanée et interactive. Ce sont, notamment :

  • L’intentionnalité, construite ou réflexe, qui détermine le choix de la « cible »11 et le canal perceptif requis, qui est ici l’ensemble optique et son flux.
  • La perception de la cible qui implique :
    • la perception identificatrice, lorsqu’il existe un antécédent de relation avec l’objet ;
    • la perception simple et directe qui fonde la première empreinte de l’objet.
  • L’identification de la cible :
    • soit la confirmation du souvenir que l’on en a ;
    • soit la réidentification de la cible par réactualisation de l’empreinte saisie l’instant précédent, lors de la perception directe initiale.
  • Le stockage et la restitution mnésique ininterrompus afin d’assurer :
    • la continuité de la reconnaissance de l’objet,
    • la formation du sens.

Ainsi, nous le constatons, perception, attention, mémoire, fonctionnent de concert dans la perception visuelle. C’est donc à juste titre que l’auteur affirme, de façon quelque peu abrupte, certes, que la vision a pour assise l’activité psycho-mentale.

Il poursuit en déclarant et suggérant, tout à la fois, d’une part que toutes les caractéristiques de la vision s’estompent lorsque leurs fondements sont résorbés ; d’autre part que l’activité psycho-mentale, dans son ensemble, est résorbée lorsqu’elle se trouve dissoute : fait majeur que la suite du texte doit éclairer.


1 Dispositions latentes, mémorisation, acte d’attention, rêve éveillé, association d’idées, etc.
2 Cf. Vijñāna Bhairava, traduit et commenté par L. Silburn, op. cit., p. 134, śl. 90.
3 Sur ce sujet, voir notamment : La Mahārtha Mañjarī de Maheśvarānanda, traduction et introduction de L. Silburn, Publications de l’ICI, fasc. 29, Paris, De Boccard, 1968, p. 20, lignes 25‑29. L’effervescence de l’énergie cognitive procédant, ici, de la clarté cognitive et de la vigilance analytique, engendre tout à la fois une lucidité omnidirectionnelle et un « apaisement dynamique ». Cette vivante tranquillité constitue un véritable relâchement de la « contracture identitaire » et, conjointement, le seuil d’un surgissement de plénitude dénommé « état radieux » par notre auteur. Dans la littérature de l’école Krama, c’est souvent le processus inverse qui est évoqué comme point de départ, à savoir : la surrection fulgurante et spontanée de la plénitude innée saturant et apaisant les opérations cognitives. Sur cette question, voir notamment Vātūlanātha Sūtra, sūtra 2 et comm., traduction de L. Silburn, op. cit., p. 18‑19. Voir également, dans le même texte, le commentaire de L. Silburn, p. 38‑41. Voir aussi Kramastotra d’Abhinavagupta, śl. 8, dans Hymnes aux Kālī, la roue des énergies divines, traduit et commenté par L. Silburn, op. cit., p. 138. Voir également Mahānayaprakāśaḥ, 9, 52, important texte de l’école Krama, qui donne à l’identique le texte de ce premier verset ; Trivandrum Sanskrit Series, no 130, Government Press, Trivandrum, 1937 ; cf. aussi l’article très intéressant de Raffaele Torella, intitulé « On Vāmanadatta » ; il cite et traduit ce verset p. 494.
4 « Le yogin étant bien recueilli en une profonde absorption (samāveśa), tout à coup, à l’improviste, la chose inattendue se produit, si intense et si profonde qu’elle remplit complètement le champ de sa conscience ; alors il sombre en lui-même et y jouit d’une félicité apaisée et émerveillée dans laquelle perceptible et cognoscible viennent s’engloutir. » Vātūlanātha Sūtra, op. cit., p. 36, comm. de L. Silburn.
5 Les cinq organes de perception et leurs fonctions respectives : vue, ouïe, odorat, goût et sensibilité tactile (incluant les registres proprioceptifs et intéroceptifs). Voir la corrélation de ces cinq fonctions avec les cinq grands éléments que sont la terre, l’eau, etc. Vātūlanātha, sūtra 4, et notamment le commentaire d’Anantaśaktipāda, op. cit.
6 L’auteur constate et décrit ici une généralité faisant abstraction de situations ou de malformations particulières.
7 Organiques et mentales.
8 Au sens exprimé par Jaimini : « La production d’une idée lorsque les sens de l’homme sont en contact avec un [objet] existant, c’est cela la perception. » Jaimini, sūtra, I, 1, 4 ; cité dans L’ātman dans le commentaire de Śabarasvāmin, M. Biardeau, « Mélanges d’indianisme à la mémoire de Louis Renou », Publications de l’ICI, vol. 28, De Boccard, Paris, 1968, p. 121. Autrement dit, l’encodage perceptif est suggéré et clairement impliqué dans la prise de conscience de tout fait perceptible, en l’occurrence, par la vision.
9 Auquel nous devons diverses œuvres remarquables, notamment L’Īśvarapratyabijñā Kārikā, véritable traité de psychologie cognitive et mystique. Disciple de Somānanda (875‑925), auteur de la Śivadṛṣṭi, il fut le maître de Lakṣmanagupta (925‑975), l’un des principaux initiateurs de Abhinavagupta. Sur les textes de ces écoles, voir les travaux et traductions commentées de L. Silburn et de C. Poggi. Voir aussi les traductions de Roseline Bonnet et de David Dubois.
10 Il commenta, avec une rare maîtrise, nombre de traités de ses devanciers et de ses maîtres. Conjointement, il réalisa des œuvres personnelles d’une exceptionnelle profondeur concernant la dramaturgie, la poétique, l’esthétique et la mystique. Son œuvre majeure, le Tantrāloka, fut partiellement traduite en français par L. Silburn et A. Padoux, op. cit. Voir bibliographie. Concernant ses divers maîtres, voir notamment, Hymnes de Abhinavagupta, traduits et commentés par L. Silburn, Publications de l’ICI, fasc. 31, De Boccard, Paris, 1970, p. 2‑4.
11 La notion de cible est largement utilisée en psychologie cognitive, et dans notre contexte, pour désigner l’objet, ou les objets, appréhendés par choix sélectif volontaire ou par saisie visuelle réflexe.