Javed Akhtar
Tarkash
तरकश / ترکش

Le recueil तरकश / ترکش (Tarkash, carquois) fut publié pour la première fois en ourdou en 1995.

मेरी दुआ है C’est ma prière…
जावेद अख़्तर Traduction : Sakina Safy et Jyoti Garin
ख़ला के गहरे समंदरों में
अगर कहीं कोई है जज़ीरा
जहाँ कोई साँस ले रहा है
जहाँ कोई दिल धड़क रहा है
जहाँ ज़हानत ने इल्म का जाम पी लिया है
जहाँ के बासी
ख़ला के गहरे समंदरों में
उतारने को हैं अपने बेड़े
तलाश करने कोई जज़ीरा
जहाँ कोई साँस ले रहा है
जहाँ कोई दिल धड़क रहा है
Dans les profonds océans de l’espace,
Si quelque part, il y a une île
Où quelqu’un respire,
Où un cœur bat,
Où l’intelligence a bu dans la coupe de la connaissance…
Que ces habitants-là,
Dans les profonds océans de l’espace,
Larguent les amarres
Pour aller explorer d’autres îles…
Là où quelqu’un respire,
Où un cœur bat.
मेरी दुआ है
कि उस जज़ीरे में रहनेवलों के जिस्म का रंग
इस जज़ीरे के रहनेवलों के जिस्म के जितने रंग हैं
उनसे मुख़्तल्फ़ हो
बदन की हैअत भी मुख़्तलिफ़
और शक्लोसूरुत भी मुख़्तलिफ़ हो
C’est ma prière
Que la couleur de peau des habitants de cette île,
De toutes les couleurs de peau des habitants de mon île
Soit différente.
Que l’aspect de leur corps
Ainsi que la forme de leur visage soient différents.
मेरी दुआ है
अगर है उनका भी कोई मज़हब
तो इस जज़ीरे के मज़हबों से वो मुख़्तलिफ़ हो
C’est ma prière
Que s’ils ont une quelconque croyance,
Alors, que cette croyance, de toutes les croyances de mon île, soit différente.
मेरी दुआ है
कि इस जज़ीरे की सब ज़बानों से मुख़्तल्फ़ हो
ज़बान उनकी
C’est ma prière
Que de toutes les langues de mon île,
Leur langue soit différente.
मेरी दुआ है
ख़ला के गहरे समंदरों से गुज़र के
एक दिन
उस अजनबी नस्ल के जहाज़ी
ख़लाई बेड़े में
इस जज़ीरे तक आएँ
हम उनके मेज़बाँ हों
हम उनको हैरत से देखते हों
वो पास आकर
हमें इशारों से ये बताएँ
कि उनसे हम इतने मुख़्तल्फ़ हैं
कि उनको लगता है
C’est ma prière
Qu’après avoir traversé le profond océan de l’espace,
Un jour,
Que les navigateurs de cette race inconnue,
Dans leur bateau cosmique
Accostent sur mon île.
Que nous soyons leurs hôtes,
Nous les regardions avec émoi.
S’approchant de nous,
Qu’ils nous disent par signes
Combien nous sommes différents d’eux.
Combien il leur semble
इस जज़ीरे के रहनेवाले
सब एक से हैं
Que les habitants de mon île
Tous se ressemblent.
मेरी दुआ है
कि इस जज़ीरे के रहनेवले
उस अजनबी नस्ल के कहे का यक़ीन कर लें।
C’est ma prière
Que les habitants de mon île
Croient ce que leur dit cette race inconnue.
مری دعا ہے C’est ma prière…
جاوید اختر Traduction : Sakina Safy et Jyoti Garin
خلا کے گہرے سمندروں میں
اگر کہیں کوئی ہے جزیرہ
جہاں کوئی سانس لے رہا ہے
جہاں کوئی دل دھڑک رہا ہے
جہاں ذہانت نے علم کا جام پی لیا ہے
جہاں کے باسی
خلا کے گہرے سمندروں میں
اتارنے کو ہیں اپنے بیڑے
تلاش کرنے کوئی جزیرہ
جہاں کوئی سانس لے رہا ہے
جہاں کوئی دل دھڑک رہا ہے
Dans les profonds océans de l’espace,
Si quelque part, il y a une île
Où quelqu’un respire,
Où un cœur bat,
Où l’intelligence a bu dans la coupe de la connaissance…
Que ces habitants-là,
Dans les profonds océans de l’espace,
Larguent les amarres
Pour aller explorer d’autres îles…
Là où quelqu’un respire,
Où un cœur bat.
مری دعا ہے
کہ اس جزیرے میں رہنے والوں کے جسم کا رنگ
اس جزیرے کے رہنے والوں کے جسم کے جتنے رنگ ہیں
ان سے مختلف ہو
بدن کی ہیئت بھی مختلف
اور شکل و صورت بھی مختلف ہو
C’est ma prière
Que la couleur de peau des habitants de cette île,
De toutes les couleurs de peau des habitants de mon île
Soit différente.
Que l’aspect de leur corps
Ainsi que la forme de leur visage soient différents.
مری دعا ہے
اگر ہے ان کا بھی کوئی مذہب
تو اس جزیرے کے مذہبوں سے وہ مختلف ہو
C’est ma prière
Que s’ils ont une quelconque croyance,
Alors, que cette croyance, de toutes les croyances de mon île, soit différente.
مری دعا ہے
کہ اس جزیرے کی سب زبانوں سے مختلف ہو زبان ان کی
مری دعا ہے
C’est ma prière
Que de toutes les langues de mon île,
Leur langue soit différente.
خلا کے گہرے
سمندروں سے گزر کے
اک دن
اس اجنبی نسل کے جہازی
خلائی بیڑے میں
اس جزیرے تک آئیں
ہم ان کے میزباں ہوں
ہم ان کو حیرت سے دیکھتے ہوں
وہ پاس آ کر
ہمیں اشاروں سے یہ بتائیں
کہ ان سے ہم اتنے مختلف ہیں
کہ ان کو لگتا ہے
C’est ma prière
Qu’après avoir traversé le profond océan de l’espace,
Un jour,
Que les navigateurs de cette race inconnue,
Dans leur bateau cosmique
Accostent sur mon île.
Que nous soyons leurs hôtes,
Nous les regardions avec émoi.
S’approchant de nous,
Qu’ils nous disent par signes
Combien nous sommes différents d’eux.
Combien il leur semble
اس جزیرے کے رہنے والے
سب ایک سے ہیں
Que les habitants de mon île
Tous se ressemblent.
مری دعا ہے
کہ اس جزیرے کے رہنے والے
اس اجنبی نسل کے کہے کا یقین کر لیں
C’est ma prière
Que les habitants de mon île
Croient ce que leur dit cette race inconnue.
जुर्म और सज़ा Crime et châtiment
जावेद अख़्तर Traduction : Ghania et Sophie-Lucile Daloz
हाँ गुनहगार हूँ मैं
जो सज़ा चाहे अदालत देदे
आपके सामने सरकार हूँ मै
Oui, je suis coupable !
Qu’importe la sentence de la cour,
Je suis là, devant vous, justice.
मुझको इकरार
कि मैंने इक दिन
ख़ुद को नीलाम किया
और राज़ी-बरज़ा
सरेबाज़ार सरेआम किया
मुझको क़ीमत भी बहुत ख़ूब मिली थी लेकिन
मैंने सौदे में ख़यानत कर ली
यानी
कुछ ख़्वाब बचाकर रक्खे
मैंने सोचा था
किसे फ़ुरसत है
जो मेरी रूह मेरे दिल की तलाशी लेगा
मैंने सोचा था
किसे होगी ख़बर
कितना नादान था मैं
ख़्वाब
छुप सकते हैं क्या
रौशनी
मुट्ठी में रुक सकती है क्या
वो जो होना था
हुआ
आपके सामने सरकार हूँ मैं
जो सज़ा चाहे अदालत देदे
फ़ैसला सुनने को तैयार हूँ मैं
हाँ गुनहगार हूँ मैं
Oui, c’est vrai,
Un jour,
Je me suis, moi, mis aux enchères
Avec le consentement de tout mon être.
Je me suis, moi, exposé sur la place du marché au vu et au su de tous.
J’ai tiré de moi-même un très bon prix, mais
Dans ce commerce, je fus déloyal,
Je veux dire…
J’ai conservé quelques rêves.
J’avais songé,
Mais qui donc aurait le loisir
De scruter mon âme, mon cœur ?
J’avais songé,
Qui le saurait ?
Quelle naïveté !
Les rêves,
Peut-on les cacher ?
La lumière,
Peut-on la contenir au creux d’un poing fermé ?
Ce qui devait être,
Fut.
Je suis là, devant vous, justice.
Qu’importe la sentence de la cour,
Je suis prêt à entendre son verdict.
Oui, je suis coupable !
फ़ैसला ये है अदालत का
तेरे सारे ख़्वाब
आज से तेरे नहीं हैं मुजरिम !
ज़हन के सारे सफ़र
और तेरे दिल की परवाज़
जिस्म में बहते लहू के नग़मे
रूह का साज़
समाअत
आवाज़
आज से तेरे नहीं हैं मुजरिम !
वस्ल की सारी हदीसें
ग़मे हिज़ाँ की किताब
तेरी यादों का गुलाब
तेरा एहसास
तेरी फ़िक्रो नज़र
तेरी साअतें
सब लम्हे तेरे
रोज़ो-शब शामो-सहर
आज से तेरे नहीं हैं मुजरिम
ये तो इन्साफ़ हुआ तेरे ख़रीदारों से
और अब तेरी सज़ा
तुझे मरने की इजाज़त नहीं
जीना होगा
Voici le verdict de la cour :
« Tous tes rêves,
Dorénavant ne t’appartiennent plus, scélérat !
Tous les vagabondages de ton âme,
Les élévations de ton cœur,
Les chants du sang voyageant dans ton corps,
La musique de tout ton être,
Ton oreille,
Ta voix,
Ne t’appartiennent plus dorénavant, scélérat !
Les élégies des rencontres amoureuses,
Le livre du tourment de la séparation,
La rose de la réminiscence,
Ta sensibilité,
Tous tes songes,
Tes révélations,
Toutes tes secondes,
Tes jours, tes nuits, tes soirs et tes matins,
Dorénavant ne t’appartiennent plus, scélérat !
Ainsi, justice est faite à tes acquéreurs.
Et maintenant, voici ton châtiment :
Il ne t’est pas permis de mourir,
Tu es condamné à vivre. »
Crime et châtiment
جاوید اختر Traduction : Ghania et Sophie-Lucile Daloz
Oui, je suis coupable !
Qu’importe la sentence de la cour,
Je suis là, devant vous, justice.
Oui, c’est vrai,
Un jour,
Je me suis, moi, mis aux enchères
Avec le consentement de tout mon être.
Je me suis, moi, exposé sur la place du marché au vu et au su de tous.
J’ai tiré de moi-même un très bon prix, mais
Dans ce commerce, je fus déloyal,
Je veux dire…
J’ai conservé quelques rêves.
J’avais songé,
Mais qui donc aurait le loisir
De scruter mon âme, mon cœur ?
J’avais songé,
Qui le saurait ?
Quelle naïveté !
Les rêves,
Peut-on les cacher ?
La lumière,
Peut-on la contenir au creux d’un poing fermé ?
Ce qui devait être,
Fut.
Je suis là, devant vous, justice.
Qu’importe la sentence de la cour,
Je suis prêt à entendre son verdict.
Oui, je suis coupable !
Voici le verdict de la cour :
« Tous tes rêves,
Dorénavant ne t’appartiennent plus, scélérat !
Tous les vagabondages de ton âme,
Les élévations de ton cœur,
Les chants du sang voyageant dans ton corps,
La musique de tout ton être,
Ton oreille,
Ta voix,
Ne t’appartiennent plus dorénavant, scélérat !
Les élégies des rencontres amoureuses,
Le livre du tourment de la séparation,
La rose de la réminiscence,
Ta sensibilité,
Tous tes songes,
Tes révélations,
Toutes tes secondes,
Tes jours, tes nuits, tes soirs et tes matins,
Dorénavant ne t’appartiennent plus, scélérat !
Ainsi, justice est faite à tes acquéreurs.
Et maintenant, voici ton châtiment :
Il ne t’est pas permis de mourir,
Tu es condamné à vivre. »
मेरा आँगन, मेरा पेड़ Ma cour, mon arbre
जावेद अख़्तर Traduction : Francine de Perczynski
मेरा आँगन
कितना कुशादा कितना बड़ा था
जिस में
मेरे सारे खेल
समा जाते थे
और आँगन के आगे था वह पेड़
कि जो मुझसे काफ़ी ऊँचा था
लेकिन
मुझको इसका यक़ीं था
जब मैं बड़ा हो जाऊँगा
इस पेड़ की फ़ुनगी भी छू लूँगा
बरसों बाद
मैं घर लौटा हूँ
देख रहा हूँ
ये आँगन
कितना छोटा है
पेड़ मगर पहले से भी थोड़ा ऊँचा है।
Ma cour
Comme elle était large, comme elle était vaste
Cette cour
Qui embrassait
Tous mes jeux d’enfant.
Et devant la cour se dressait cet arbre
Qui était bien plus haut que moi.
Mais
J’étais certain
Que devenu grand
Je réussirais à en toucher même le faîte.
Bien des années plus tard,
De retour à la maison,
Je vois à quel point
Cette cour
Est petite.
Mais l’arbre, lui, est encore plus grand qu’il ne l’était auparavant.
جب وہ کم عمر ہی تھا Ma cour, mon arbre
جاوید اختر Traduction : Francine de Perczynski
میرا آنگن
کتنا کشادہ کتنا بڑا تھا
جس میں
میرے سارے کھیل
سما جاتے تھے
اور آنگن کے آگے تھا وہ پیڑ
کہ جو مجھ سے کافی اونچا تھا
لیکن
مجھ کو اس کا یقیں تھا
جب میں بڑا ہو جاؤں گا
اس پیڑ کی پھنگی بھی چھو لوں گا
برسوں بعد
میں گھر لوٹا ہوں
دیکھ رہا ہوں
یہ آنگن
کتنا چھوٹا ہے
پیڑ مگر پہلے سے بھی تھوڑا اونچا ہے
Ma cour
Comme elle était large, comme elle était vaste
Cette cour
Qui embrassait
Tous mes jeux d’enfant.
Et devant la cour se dressait cet arbre
Qui était bien plus haut que moi.
Mais
J’étais certain
Que devenu grand
Je réussirais à en toucher même le faîte.
Bien des années plus tard,
De retour à la maison,
Je vois à quel point
Cette cour
Est petite.
Mais l’arbre, lui, est encore plus grand qu’il ne l’était auparavant.
एक मोहरे का सफ़र Le voyage d’un pion
जावेद अख़्तर Traduction : Francine de Perczynski
जब वो कम उम्र का ही था
उसने ये जान लिया था कि अगर जीना है
बड़ी चालाकी से जीना होगा
आँख की आख़िरी हद तक है बिसाते-हस्ती
और वो मामूली-सा इक मोहरा है।
एक एक ख़ाना बहुत सोच के चलना होगा
बाज़ी आसान न होगी
दूर तक चारों तरफ़ फैले थे
मोहरे
जल्लाद
निहायत सफ़्फ़ाक
सख़्त बेरहम
बहुत ही चालाक
अपने कब्ज़े में लिये
पूरी बिसात
उसके हिस्से में फ़क़त मात लिये
Quand il était encore très jeune,
Il avait appris que pour rester en vie
Alors il faut être très rusé.
L’échiquier s’étend aussi loin que porte le regard
Et lui, il n’est qu’un simple pion.
Il doit se déplacer de case en case après avoir mûrement réfléchi.
Pour lui, la partie n’était pas facile…
En tout lieu, de tous les côtés, étaient déployés
Des pions,
Sans-cœur,
Terriblement assoiffés de sang,
Durs, impitoyables,
Et vraiment pleins de ruse,
Contrôlant
L’échiquier tout entier
Avec pour unique intention : lui infliger comme sort « échec et mat ».
वो जिधर जाता
उसे मिलता था
हर नया ख़ाना नई घात लिये
वो मगर बचता रहा
चलता रहा
एक घर
दूसरा घर
तीसरा घर
पास आया कभी औरों के
कभी दूर हुआ
वो मगर बचता रहा
चलता रहा
गो कि मामूली सा मोहरा था मगर जीत गया
यूँ इक रोज़ बड़ा मोहरा बना
अब वो मफ़ूज़ है इक ख़ाने में
इतना महफ़ूज़ कि दुश्मन तो अलग
दोस्त भी पास नहीं आ सकते
Dans tous ses déplacements
Il rencontrait
Une nouvelle case qui marquait un nouveau guet-apens
Mais il survécut,
Progressa
Une maison,
Une seconde maison
Une troisième maison.
Parfois, il s’approchait des autres,
Parfois, il s’en éloignait
Mais il survécut,
Progressa.
Bien qu’il ne fût qu’un simple pion, il l’emporta
Puis un jour, il devint un pion adulte.
Depuis, il est protégé à l’intérieur d’une case
Si protégé que, sans parler de ses ennemis
Même ses amis ne peuvent l’approcher.
उसके हाथ में है जीत उसकी
दूसरे हाथ में तनहाई है।
Dans une main, il y a la victoire
Dans l’autre, la solitude.
جب وہ کم عمر ہی تھا Le voyage d’un pion
جاوید اختر Traduction : Francine de Perczynski
اس نے یہ جان لیا تھا کہ اگر جینا ہے
بڑی چالاکی سے جینا ہوگا
آنکھ کی آخری حد تک ہے بساط ہستی
اور وہ معمولی سا اک مہرہ ہے
ایک اک خانہ بہت سوچ کے چلنا ہوگا
بازی آسان نہیں تھی اس کی
دور تک چاروں طرف پھیلے تھے
مہرے
جلاد
نہایت ہی سفاک
سخت بے رحم
بہت ہی چالاک
اپنے قبضے میں لیے
پوری بساط
اس کے حصے میں فقط مات لیے
وہ جدھر جاتا
Quand il était encore très jeune,
Il avait appris que pour rester en vie
Alors il faut être très rusé.
L’échiquier s’étend aussi loin que porte le regard
Et lui, il n’est qu’un simple pion.
Il doit se déplacer de case en case après avoir mûrement réfléchi.
Pour lui, la partie n’était pas facile…
En tout lieu, de tous les côtés, étaient déployés
Des pions,
Sans-cœur,
Terriblement assoiffés de sang,
Durs, impitoyables,
Et vraiment pleins de ruse,
Contrôlant
L’échiquier tout entier
Avec pour unique intention : lui infliger comme sort « échec et mat ».
اسے ملتا تھا
ہر نیا خانہ نئی گھات لیے
وہ مگر بچتا رہا
چلتا رہا
ایک گھر
دوسرا گھر
تیسرا گھر
پاس آیا کبھی اوروں کے
کبھی دور ہوا
وہ مگر بچتا رہا
چلتا رہا
گو کہ معمولی سا مہرہ تھا مگر جیت گیا
یوں وہ اک روز بڑا مہرہ بنا
اب وہ محفوظ ہے اک خانے میں
اتنا محفوظ ہے اک خانے میں
اتنا محفوظ کہ دشمن تو الگ
دوست بھی پاس نہیں آ سکتے
Dans tous ses déplacements
Il rencontrait
Une nouvelle case qui marquait un nouveau guet-apens
Mais il survécut,
Progressa
Une maison,
Une seconde maison
Une troisième maison.
Parfois, il s’approchait des autres,
Parfois, il s’en éloignait
Mais il survécut,
Progressa.
Bien qu’il ne fût qu’un simple pion, il l’emporta
Puis un jour, il devint un pion adulte.
Depuis, il est protégé à l’intérieur d’une case
Si protégé que, sans parler de ses ennemis
Même ses amis ne peuvent l’approcher.
اس کے اک ہاتھ میں ہے جیت اس کی
دوسرے ہاتھ میں تنہائی ہے
Dans une main, il y a la victoire
Dans l’autre, la solitude.
शिकस्त La défaite
जावेद अख़्तर Traduction : Francine De Perczynski
स्याह के टीले पे तनहा खड़ा वो सुनता है
फ़िज़ा में गूँजती अपनी शिकस्त की आवाज़
निगाह के सामने
मैदान-ए-कारज़ार जहाँ
जियाले ख़्वाबों के पामाल और ज़ख़्मी बदन
पड़े हैं बिखरे हुए चारों सम्त
बेतरतीब
बहुत से मर चुके
और जिनकी साँस चलती है
सिसक रहे हैं
किसी लम्हा मरनेवाले हैं
ये उसके ख़्वाब
ये उसकी सिपाह
उसके जरी
चले थे घर से तो कितनी ज़मीन जीती थी
झुकाए कितने थे मग़रूर बादशाहों के सर
फ़सीलें टूट के गिर के सलाम करती थीं
पहुँचना शर्त थी
थर्राके आप खुलते थे
तमाम क़िलओं के दरवाज़े
सारे महलों के दर
नज़र में उन दिनों मज़र बहुत सजीला था
ज़मीं सुनहरी थी
और आसमान नीला था
मगर थी ख़्वाबों के लश्कर में किसको इतनी ख़बर
हर एक किस्से का इक इख़तिताम होता है
हज़ार लिख दे कोई फ़तह ज़र्रे-ज़र्रे पर
मग़र शिकस्त का भी इक मुक़ाम होता है
उफ़क़ पे चींटियाँ रेंगीं
ग़नीम फ़ौजों ने
वो देखता है
कि ताज़ा कुमक बुलाई है
शिकारी निकले हैं उसके शिकार के ख़ातिर
ज़मीन कहती है
ये नरगा तंग होने को है
हवाएँ कहती हैं
अब वापसी का मौसम है
प वापसी का कहाँ रास्ता बनाया था
जब आ रहा था कहाँ ये ख़याल आया था
पलट के देखता है
सामने समंदर है
Seul, debout sur un haut tertre noir d’encre, il entend
les échos dans l’air, la voix de sa défaite.
Devant ses yeux,
là où s’étend le champ de bataille,
ses rêves de bravoure sont réduits à néant et des corps blessés
gisent çà et là, dispersés aux quatre coins,
épars…
Tant de morts, déjà !
Et ceux qui ont encore un souffle de vie,
sanglotent.
À tout moment, la mort peut frapper…
Ses rêves,
son armée,
ses hommes vaillants,
quand ils ont quitté leurs maisons, oh combien de terres ils avaient conquises
oh combien de royales têtes présomptueuses, ils avaient fait courber !
Les remparts effondrés se prosternaient devant eux.
L’enjeu, c’était d’arriver.
Et les portes tremblantes et branlantes
de chaque fort,
de chaque palais, cédaient.
Ce qu’ils voyaient alors étaient beau :
la terre était baignée d’or,
et le ciel, vêtu d’azur.
Mais dans ce régiment de rêves, qui aurait pu savoir
que chaque histoire, chaque apologue aurait une fin ?
La victoire peut être gravée sur des fragments de pierre des milliers de fois,
mais la défaite aussi est inéluctable.
À l’horizon, pareils à des colonies de fourmis,
les troupes ennemies s’amassent.
Il voit
qu’ils ont appelé des renforts.
Les chasseurs sont sortis pour débusquer leur proie.
La terre crie :
« Le siège est imminent ! »
Les vents crient :
« L’heure de la retraite a sonné. »
Mais qui avait envisagé une quelconque manœuvre de repli !
Tandis qu’il progressait, cette pensée ne l’avait guère effleuré.
Il se retourne et voit
devant lui, la haute-mer…
किनारे कुछ भी नहीं
सिर्फ़ एक राख का ढेर
ये उसकी कश्ती है
कल उसने ख़ुद जलाई थी
Et rien sur la grève
hormis un tas de poussière.
C’était là son navire
qu’il avait lui-même livré aux flammes hier.
क़रीब आने लगीं क़ातिलों की आवाज़ें
स्याह टीले पे तनहा खड़ा वो सुनता है।
Les cris des meurtriers approchent, toujours plus près.
Seul, debout sur un haut tertre noir d’encre, il entend…
La défaite
جاوید اختر Traduction : Francine De Perczynski
Seul, debout sur un haut tertre noir d’encre, il entend
les échos dans l’air, la voix de sa défaite.
Devant ses yeux,
là où s’étend le champ de bataille,
ses rêves de bravoure sont réduits à néant et des corps blessés
gisent çà et là, dispersés aux quatre coins,
épars…
Tant de morts, déjà !
Et ceux qui ont encore un souffle de vie,
sanglotent.
À tout moment, la mort peut frapper…
Ses rêves,
son armée,
ses hommes vaillants,
quand ils ont quitté leurs maisons, oh combien de terres ils avaient conquises
oh combien de royales têtes présomptueuses, ils avaient fait courber !
Les remparts effondrés se prosternaient devant eux.
L’enjeu, c’était d’arriver.
Et les portes tremblantes et branlantes
de chaque fort,
de chaque palais, cédaient.
Ce qu’ils voyaient alors étaient beau :
la terre était baignée d’or,
et le ciel, vêtu d’azur.
Mais dans ce régiment de rêves, qui aurait pu savoir
que chaque histoire, chaque apologue aurait une fin ?
La victoire peut être gravée sur des fragments de pierre des milliers de fois,
mais la défaite aussi est inéluctable.
À l’horizon, pareils à des colonies de fourmis,
les troupes ennemies s’amassent.
Il voit
qu’ils ont appelé des renforts.
Les chasseurs sont sortis pour débusquer leur proie.
La terre crie :
« Le siège est imminent ! »
Les vents crient :
« L’heure de la retraite a sonné. »
Mais qui avait envisagé une quelconque manœuvre de repli !
Tandis qu’il progressait, cette pensée ne l’avait guère effleuré.
Il se retourne et voit
devant lui, la haute-mer…
Et rien sur la grève
hormis un tas de poussière.
C’était là son navire
qu’il avait lui-même livré aux flammes hier.
Les cris des meurtriers approchent, toujours plus près.
Seul, debout sur un haut tertre noir d’encre, il entend…