Akbar et Birbal

झक मार रहे हैं Il tue le temps
Traduction : Geneviève Rihet
बादशाह अकबर और बीरबल यमुना नदी के तट पर टहल रहे थे। वहाँ एक आदमी मछली पकड़ रहा था। उसे देखकर बादशाह अकबर भी उसके साथ मछली पकड़ने बैठ गए किन्तु बीरबल वापस लौट आए। L’empereur Akbar et son vizir Birbal se promenaient sur les rives de la Yamuna. Là, un homme pêchait. Le voyant, l’empereur Akbar s’installa à côté de lui pour chercher lui aussi à attraper des poissons, mais Birbal se leva et s’en alla.
बीरबल को अकेला वापस आता देखकर मलिका ने बीरबल से बादशाह सलामत के बारे में पूछा तो उसने कहा– “झक मार रहे हैं।” Voyant le vizir rentrer seul, la reine s’informa de la bonne santé de l’Empereur auprès de Birbal. Ce dernier lui répondit : « Il tue le temps ! »
बादशाह के लिए इस तरह का उत्तर देने पर उनकी बेगम नाराज़ हो गईं और वापस लौटने पर इस बारे में उनसे बात की। Quelle audace de qualifier ainsi l’Empereur ! L’impératrice se vexa et quand ce dernier rentra, elle lui relaya ces propos.
अगले दिन बादशाह अकबर ने बीरबल से इस बारे में पूछा तो उसने जवाब दिया–“हुज़ूर, मैंने कोई गलत बात नहीं कही थी। आप मछली मारने बैठ गए इसलिए मैंने आपकी बेगम से कह दिया कि आप झक मार रहे हैं क्योंकि संस्कृत में मछली को झक कहा जाता है।” Le lendemain, l’Empereur Akbar interrogea Birbal à ce sujet, alors il répondit : « Son excellence, je n’ai rien dit de faux. Vous vous êtes installé pour pêcher ; c’est pourquoi j’ai dit à votre épouse, la reine, que vous étiez en train d’attraper du poisson, car dans la langue sanskrite, le poisson se dit ‘jhak1 »
यह सुनते ही बादशाह का सारा गुस्सा काफ़ूर हो गया और चेहरे पर मन्द मुस्कान बिखर गई। En entendant cela, la colère de l’Empereur s’évanouit et un doux sourire éclaira son visage.
1 झक मारना – ce verbe est composé de jhak « l’action de jaser » suivi de mārnā « tuer ». L’ensemble constitue une expression pour « passer le temps (en occupations futiles) », « rêvasser ». Il s’agit ici d’un jeu de mots sorti de nulle part. Seul son vizir Birbal pouvait se permettre de se moquer de l’Empereur, quitte à inventer un nouveau sens à un mot dans une autre langue… Tout lui était pardonné !
jhaka māra rahe haiṁ Il tue le temps
Traduction : Geneviève Rihet
bādaśāha akabara aura bīrabala yamunā nadī ke taṭa para ṭahala rahe the। vahāṁ eka ādamī machalī pakaṛa rahā thā। use dekhakara bādaśāha akabara bhī usake sātha machalī pakaṛane baiṭha gae kintu bīrabala vāpasa lauṭa āe। L’empereur Akbar et son vizir Birbal se promenaient sur les rives de la Yamuna. Là, un homme pêchait. Le voyant, l’empereur Akbar s’installa à côté de lui pour chercher lui aussi à attraper des poissons, mais Birbal se leva et s’en alla.
bīrabala ko akelā vāpasa ātā dekhakara malikā ne bīrabala se bādaśāha salāmata ke bāre meṁ pūchā to usane kahā– “jhaka māra rahe haiṁ।” Voyant le vizir rentrer seul, la reine s’informa de la bonne santé de l’Empereur auprès de Birbal. Ce dernier lui répondit : « Il tue le temps ! »
bādaśāha ke lie isa taraha kā uttara dene para unakī begama nārāza ho gaīṁ aura vāpasa lauṭane para isa bāre meṁ unase bāta kī। Quelle audace de qualifier ainsi l’Empereur ! L’impératrice se vexa et quand ce dernier rentra, elle lui relaya ces propos.
agale dina bādaśāha akabara ne bīrabala se isa bāre meṁ pūchā to usane javāba diyā– “huzūra maiṁne koī galata bāta nahīṁ kahī thī। āpa machalī mārane baiṭha gae isalie maiṁne āpakī begama se kaha diyā ki āpa jhaka māra rahe haiṁ kyoṁki saṁskṛta meṁ machalī ko jhaka kahā jātā hai।” Le lendemain, l’Empereur Akbar interrogea Birbal à ce sujet, alors il répondit : « Son excellence, je n’ai rien dit de faux. Vous vous êtes installé pour pêcher ; c’est pourquoi j’ai dit à votre épouse, la reine, que vous étiez en train d’attraper du poisson, car dans la langue sanskrite, le poisson se dit ‘jhak1 »
yaha sunate hī bādaśāha kā sārā gussā kāfūra ho gayā aura cehare para manda muskāna bikhara gaī। En entendant cela, la colère de l’Empereur s’évanouit et un doux sourire éclaira son visage.
1 झक मारना – ce verbe est composé de jhak « l’action de jaser » suivi de mārnā « tuer ». L’ensemble constitue une expression pour « passer le temps (en occupations futiles) », « rêvasser ». Il s’agit ici d’un jeu de mots sorti de nulle part. Seul son vizir Birbal pouvait se permettre de se moquer de l’Empereur, quitte à inventer un nouveau sens à un mot dans une autre langue… Tout lui était pardonné !