Jacinta Kerketta
अंगोर
Les poèmes ci-dessous sont extraits de la traduction française d’Annie Montaut parue aux Éditions en 2019.
प्राक्कथन | Avant-propos |
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बचपन से अंगोर का कोई टुकड़ा जैसे फँसा था मेरे अंदर कहीं। धीरे-धीरे सुलगता हुआ। परिवार में अपनी माँ को दांपत्य हिंसा का शिकार होता देख कच्ची उम्र में ही वह कविताओं में धीरे-धीरे बदलने लगा। लंबे समय तक मेरी चुप्पी के भीतर माँ की कराह सिसकती रही। असमय जबरन मुझे परिपक्व करती परिस्थितियों के बीच रचनात्मकता ने घर की ज़िम्मेदारियाँ उठाने की ताक़त दी। बचपन में अपने गाँव में ज़मीन के लिए गै़र-आदिवासियों के हाथों बेवजह अपने निर्दोष सगे-संबंधियों की हत्या होते भी देखा। बाद में स्वतंत्र पत्रकारिता के दौरान गाँवों-जंगलों में घूमते हुए महसूस किया जैसे जंगल के पत्तों से अब शीत बूँदों की जगह ख़ून टपकने लगे हैं, जो कविताओं में अनायास ही बहने लगे हैं। | Un fragment de cette braise est quelque part en moi depuis mon enfance. Qui couve et ne demande qu’à s’enflammer. À la maison, je voyais ma mère victime de violences conjugales et la braise a commencé à prendre la forme de poèmes dès ma plus tendre enfance. Longtemps dans mon silence a pleuré l’angoisse de ma mère. C’est la créativité qui m’a donné le courage d’assumer la responsabilité de la maison, ayant mûri prématurément dans ces circonstances. J’ai aussi vu dans mon enfance de proches parents innocents se faire assassiner par des non-Adivasis qui convoitaient la terre. Ma carrière de journaliste indépendante m’a donné l’occasion de découvrir par la suite, en parcourant villages et forêts, qu’aux feuilles des arbres on voit sourdre, non plus les gouttes de rosée, mais des gouttes de sang, et c’est ce sang qui a spontanément irrigué mes poèmes. |
मेरे लिए कविता-संकलन एक सपने की तरह था। जर्मनी के योहान्नेस लापिंग, आदिवाणी प्रकाशन की निदेशक रूबी हेम्ब्रोम व लूईस ए. गोमेज के प्रति विशेष आभार। उनकी पहल व प्रयास का परिणाम है यह कविता-संकलन। पद्मश्री स्व. रामदयाल मुंडा के क़रीबी मित्र रह चुके योहान्नेस लापिंग को कविताओं के जर्मन अनुवाद के लिए व उनके इस कार्य में सहयोग देने के लिए ब्रिगिटे कोमारेक-छाबड़ा को धन्यवाद। इन कविताओं के अँग्रेजी अनुवाद में महत्वपूर्ण भूमिका निभाने के लिए भूमिका चावला-डिसूजा, फादर सीप्रियन एक्का व विजय छाबड़ा को आभार। | La première édition du recueil Angor, fruit des efforts conjugués de Johannes Laping, d’Allemagne, Ruby Hembrom et Luis Gómez, des Éditions Adivani, a paru simultanément en hindi/anglais (traduction et notes de Bhumika Chawla-D’Souza, Vijay K. Chhabra et Frère Cyprian Ekka) et en hindi/allemand grâce à feu Pandit Ramdayal Munda1 (Padmashree2), ami proche de Johannes Laping, et à Brigitte Komarek-Chhabra. Qu’ils en soient remerciés. |
अंत में आप सभी को जोहार! | Enfin, à tous, Johâr3 ! |
1 | Le patronyme Munda est aussi le nom d’une importante communauté Adivasi et de la famille de langues qu’ils parlent (les langues munda). |
2 | Padmashree une très haute distinction décernée par le Gouvernement indien aux artistes les plus marquants. |
3 | Salutation Adivasi. |
गाँव की एक शाम | Une soirée au village |
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वो लकड़ी ढोकर उतरती है पहाड़ से उसके पीछे धीरे-धीरे सूरज भी उतरता है। दोनों को उतरते देखती है चुपचाप पहाड़ी नदी और उसकी साँसों में शाम उतर आती है। |
Elle descend de la montagne chargée de son fardeau de bois Derrière elle le soleil aussi lentement descend. Le torrent les regarde tous les deux descendre Et le soir descend comme un soupir qui se mêle à ses flots. |
पहाड़ से उतर नीचे झुक कर पहाड़ी नदी में वो मारती है पानी के छींटे चेहरे पर और सूरज भी पोछता है पसीना नदी के आँचल से। |
Au bas de la montagne elle se penche vers le torrent S’asperge le visage Et le soleil aussi éponge sa sueur Au pli de l’eau. |
घर पहुँच आँगन में लकड़ी का बोझा पटक वो घुस जाती है घर के अंदर और सूरज छिप जाता है घर के पिछवाड़े। |
Arrivée dans la cour elle jette à terre son fardeau de bois Entre dans la maison Et le soleil se cache, par derrière la maison. |
शाम में वो जोरती है लकड़ी आँगन में बने मिट्टी के चूल्हे में। चूल्हे से निकलता है धुआँ और पेड़ों की झुरमुट से झाँकता चाँद खाँस उठता है अचानक लड़की दौड़कर थपथपाती है चाँद की पीठ। |
Au soir elle allume le feu Dans l’âtre de terre au milieu de la cour. La fumée monte du foyer Et surgie du fouillis des arbres Tousse la lune tout à coup. La fille jeune court alors calmer la lune D’une petite tape dans le dos. |
इधर रातभर होती है ठंडी चूल्हे में लकड़ी की राख उधर रात की चादर में धीरे से धरती समेटने लगती है अपने पाँव और बड़ी बेफिक्री से गाढ़ी नींद में उतर जाता है पूरा गाँव।। |
Toute la nuit froidit la cendre dans l’âtre, Tandis que lentement Se blottit la terre Au creux des ténèbres Et s’abandonne le village À la quiétude du sommeil profond. |
हूल की हत्या | Révolte assassinée1 |
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हाँ मैं वही गाछ हूँ पंचकठिया-बरहेट के क्रांति स्थल का। वक्त की अदालत में खड़ा एक जीवित गवाह जो पहचानता है हूल के हत्यारों के चेहरे। |
Oui c’est moi l’arbre De la révolte de Panchkathiya Barhet. Témoin vivant Debout à la barre du temps Pour reconnaître Les visages des assassins. |
मैं छूता हूँ अपने कंधे के दाग़ उस रस्सी की रगड़ से उभरे जिसके फंदे से लटका दिया गया था सन् 1855 का प्रतिरोध। झूल गई थी जिसपर संताल हूल के अगुआ सिदो की शोषण के ख़िलाफ़ युद्धरत आत्मा। |
Je sens encore les cicatrices à mes branches Où a frotté la corde Qui a servi à pendre La rébellion de 1855. Où s’était balancé L’âme de Sido le Santal Le chef de l’émeute À l’âme en guerre contre l’oppression. |
उसकी देह से अंतिम बार निकली पसीने की गंध कुचले हूल की सिर उठाती गंध बन बह रही जंगल की शिराओं में पारे की तरह आज भी। |
L’odeur de sa sueur Nimbant son corps à l’agonie Odeur du soulèvement écrasé Est montée dans les cimes Et flotte encore dans la forêt Comme du vif argent. |
उसके छटपटाते पैर के अँगूठे टकराए थे मेरे सीने से ठीक वहीं जहाँ मेरा कलेजा धड़कता है। वहीं से आज भी रिसता है ख़ून हूल-हूल पुकारता हुआ। |
Ses pieds dans leurs ultimes soubresauts Avaient buté contre mon sein Juste à l’endroit où palpite mon cœur. Le sang en dégoutte encore aujourd’hui Qui appelle au soulèvement hul hul. |
उस पुकार पर जंगलों के सीने में धँसी स्मृतियों की छूरीयों की धार व्याकुल हो उठती है काट डालने को सारी बाँबियाँ निहत्थों की देह चाट जाने वाले दीमकों की और मचलती हैं तोड़ डालने को हत्यारों की उम्र पर चढ़ाए गए सारे कवच। |
À cet appel La lame des souvenirs Enfoncée au profond des forêts S’anime prête À massacrer toute la fourmilière Des termites voraces Qui dévorent les corps vulnérables La lame brûle de déchiqueter Les assassins Et tous leurs boucliers de toujours. |
हाँ मेरी ही बूढ़ी बाहें जिसपर झूलकर जवान होती थी पीढ़ियाँ मेरी बाहों का लेकर सहारा वीर सपूतों को साज़िशों ने मौत के घाट है उतारा। |
Oui, ce sont mes bras, vieux bras Où se sont balancées des générations Enfants puis jeunes gens Au creux de mes bras Puis hommes et pères de famille que les conspirations Ont acculés à la mort. |
1 | Le poème porte le nom santali du « soulèvement » hul et fait allusion au soulèvement historique de 1855-1856 quand les Santals de Panchkathiya-Barhet (district de Sahebganj, Jharkhand) attaquèrent le poste de police en représailles contre les pratiques usurières. La révolte était menée par les chefs santals Sido et Kanhu avaient réuni 10 000 hommes, Sido fut pendu à un arbre qui existe toujours. |
मेरे हाथों के हथियार | Les armes dans ma main |
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मैं देख रहा हूँ हर दिन माँ जाती है पर हाथों में उसके खुरपी और डलिया की जगह तीर और कमान हैं। भागता हुआ माँ के पीछे पगडंडी तक पहुँच देखता हूँ दूर तक आदमियों का झुंड। जाकर उस भीड़ में गुम हो जाती है माँ। भीड़ नारे लगाती हुई मेरी नज़रों से दूर निकल जाती है। |
Je vois Ma mère s’en aller tous les jours Mais elle n’a pas dans les mains La pioche et le bâton Elle a un arc et des flèches. Je lui cours après Et arrivé au sentier Je vois Un groupe d’hommes qui s’assemble. Et ma mère disparaît Dans la foule Qui part en criant des slogans. |
उस रात माँ लौट आती है सफ़ेद पट्टी बंधे उसके सिर से रिस रहा गाढ़ा लाल ख़ून। मैं टुटूर-टुटूर ताकता उसे छूकर देखता हूँ लाल ख़ून और मेरी आँखों में भी लहू उतर आता है। मुझे गोद में लेकर उस दिन माँ ने बस इतना कहा – “हम लड़ रहे हैं अपनी ज़मीन और अपना वजूद बचाने के लिए मेरे बाद तुम्हें भी लड़ना होगा”। |
Ce soir-là Maman rentre Avec un bandage blanc sur la tête Et du sang qui coule rouge sombre Je la regarde bien Je vais toucher le sang pour voir Et J’ai les yeux moi aussi qui dégouttent de sang Ce jour-là Maman m’a pris sur ses genoux Et elle m’a juste dit : « Nous nous battons Pour notre terre Et pour défendre notre existence. Après moi c’est toi qui te battras ». |
अगले दिन माँ तीर कमान लिए निकल पड़ी फिर। देर रात घर न लौटने पर सिसकता हुआ मैं रात भर अँधेरे और उजाले की चौखट पर खड़ा उसका इंतज़ार करता रहा तब भी जाने क्यों माँ नहीं आई। |
Le lendemain elle est repartie Avec l’arc et les flèches. Tard dans la nuit elle n’était pas rentrée Toute la nuit j’ai sangloté Je suis resté debout jusqu’au point du jour À l’attendre Mais elle n’est pas rentrée. |
वर्षों बाद जाना मैंने लेकर वो तीर कमान घर लौटने के लिए तो निकली नहीं थी। आज मैं लड़ रहा हूँ माँ के सपनों को बचाने के लिए। लड़ रहा हूँ उन सारे दर्दों के साथ जो मेरे सीने में गहरे खुदे हैं। लड़ रहा हूँ सदियों से। लोगों को ये बस लड़ाई लगती हो नहीं दिखता मेरा सदियों पुराना दर्द नहीं दिखता मेरा सदियों पुराना ज़ख़्म नहीं दिखते सदियों से दूसरों द्वारा लूटते-खसोटते वक़्त मेरी देह पर गड़ गए ज़हरीले नाख़ूनों के दाग़! उन्हें तो दिखते हैं सिर्फ़ मेरी ज़मीन जंगल और मेरे हाथों के हथियार।। |
Bien des années plus tard j’ai compris Qu’elle n’était pas partie Avec son arc et ses flèches Pour revenir à la maison. Aujourd’hui je me bats Pour défendre les rêves de ma mère. Je me bats Avec toutes les souffrances Qui me sont gravées au cœur. Je me bats depuis des siècles. Les gens n’y voient qu’un combat Ils ne voient pas La souffrance qui me tourmente depuis des siècles La blessure qui saigne depuis des siècles Ils ne voient pas Les marques imprimées sur mon corps Des griffes empoisonnées Laissées par les pilleurs étrangers Qui exploitent mon pays Depuis des siècles. La seule chose qu’ils voient C’est ma terre, mes forêts Et Les armes dans ma main. |
बाढ़ की नम आँखें | Pleure l’inondation |
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कई बार ऐसा होता है लिखती हूँ कविता और न जाने क्यों भरने लगती हैं आँखें। |
Il arrive parfois Que j’écrive un poème Et sans savoir pourquoi J’ai les larmes aux yeux. |
सोचती हूँ बना डालूँ आँखों पर ही एक बाँध कि तभी टूट जाता है आँसुओं का वह बाँध तोड़कर सारे तटबंध और बाढ़ के बीचों-बीच अचानक खड़ी रह जाती हूँ मैं जैसे गवाह बन गयी हो कोई पुरानी चट्टान। |
Je me dis, il faudrait que je mette une digue Un barrage qui retienne les larmes Et tout à coup se rompt Le barrage des larmes En flot dévastateur Et me voilà au beau milieu De l’inondation, moi, Témoin Tel un roc très ancien. |
एक बाँध बनकर बाढ़ फिर दोहराती है वही कहानी जो हर बार दोहरायी जाती है, हर नया बाँध बाँधते वक़्त। उसके बँधने और टूटने दोनों में ही घुली होती हैं आँसुओं की बूँदें हज़ारों आँखों से बहकर। |
Le déluge tenu par un barrage Raconte la même histoire Qui se répète encore et encore, Les temps qui barrent chaque nouveau barrage Qu’il se fasse ou qu’il casse C’est par le flot des larmes Myriades d’yeux en pleurs. |
बाढ़ हहराती है तंज़ भरे अंदाज़ में मुस्कुराती है आँखों में देखकर दहशत और अचानक तभी दरवाजे़ पर होती है दस्तक। झट पोंछ लेती हूँ मैं आँखें बिखर जाता है काजल खिंच जाती हैं कुछ लकीरें और दिखती हैं अचानक कुछ आकृतियाँ बाढ़ पर चलती हुई। |
Le déluge dévale Dans un sourire ironique À la vue des regards d’épouvante Et voilà que soudain On frappe à la porte. Vite j’essuie mes larmes Mon khôl s’étale Traçant des lignes sombres Tandis que soudain apparaissent Des formes errantes dans le déluge. |
बाँधने को बाँध जिनसे लिया गया ख़ून पसीना आँखों का पानी तक। ऐसी सूखी आँखों की भीड़ में से निकल चंद मछुआरे जानबाज़ तैराक मल्लाह डूबते लोगों को नाव पर लादे चलते हैं बाढ़ पर।। |
Le barrage ils l’ont construit Avec le sang la sueur les pleurs adivasi Dans cette foule aux yeux secs Émergent des pêcheurs des nageurs des bateliers Qui chargent sur leurs nefs ceux qui coulent Pour les sauver du déluge. |
समय की खुलती गाँठें | Le temps qui se dénoue |
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क्षण ने पूछा अनंत समय के विस्तार में क्या कहीं है एक शांत पड़ाव? झुँझलाकर शब्द ने कहा - नहीं अँधेरे में बंध है मेरा भी ठहराव। |
L’instant a demandé : Dans le cycle infini du temps éternel Y a-t-il quelque part une pause de paix ? Un mot exaspéré a dit : Non Même ma pause est prisonnière des ténèbres. |
आकाश से कुछ गिरता देख उकडूँ बैठ अँधेरा सोचता है अपनी ठुड्डी पर हाथ धर - ये सुनहरे टुकड़े क्या हैं धरती पर? देखता है गहन ख़ामोशी में कैसे गिरती है महुआ रात भर! |
Voyant tomber quelque chose du ciel La nuit accroupie se dit Le menton dans les mains : « Que sont ces brisures dorées sur la terre ? » Et regarde au profond du silence Tomber les fleurs de mahuâ1, toute la nuit. |
जुटते हैं उसी पड़ाव पर गाँव के कुछ गीत कुछ बूँद शीत कुछ ठहरा वक़्त कुछ भावनाएँ ज़ब्त प्रेम प्रतिरोध उजाले अँधेरे के सारे शब्द हाथ बाँधे एक दूसरे से नाचते हुए तब उजाला अँधेरे का हाथ पकड़ मुस्कुराता है अँधेरा, रुँधे गले से कुछ कह नहीं पाता है प्रेम गीत गाता है प्रतिरोध मान्दर बजाता है |
À cet instant se rassemblent Quelques mélodies du village, quelques gouttes de rosée Un temps de pause, des émotions saisies au vol Mots d’amour, résistance, illumination, nuit, La main dans la main, dansant Et l’illumination sourit prenant la nuit par la main Et la nuit gorge nouée ne trouve rien à dire L’amour chante son chant et la résistance bat son tambour |
तभी कोने में बैठ नाच देखती हुई शीत में भींगी चुप्पी उठती है बोल – गाँव के गीत शीत महुआ के फूल… आह! सबकुछ इसीलिए हैं अनमोल! इन्हें देखकर ही जीती है धरती समय की सारी गाँठें खोल…।। |
Le silence tapi dans son coin Trempé de rosée dit en voyant la danse, Les chants villageois, la rosée matinale, les fleurs de mahuâ… Aah ! Voilà pourquoi tout est si précieux ! Et c’est en les voyant que la terre reste en vie Dénouant les liens du temps… |
1 | Les fleurs de mahuâ (botanique madhuca longifolia ou bassia latifolia) sont comestibles et très juteuses. L’arbre est très imposant et est auto-généré (swayambhû). Autogénéré car selon la tradition adivasi on ne plante pas le madhuâ, il pousse tout seul à l’état sauvage, et on s’approprie les plants ensuite pour s’en occuper comme d’un arbre de verger. On en fait divers usages et il joue un rôle fondamental dans l’économie informelle des communautés adivasi ainsi que dans leur alimentation. Séchées, les fleurs sont utilisées comme des raisins secs, d’une grande utilité en cas de disette. Distillées, elles produisent un alcool local et les graines des fruits permettent d’extraire de l’huile. |
तुम्हारे योद्धा होने की कहानी | L’histoire de ton combat |
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ओ साँवरी तुम्हारे माथे पर ये ज़ख़्म कैसा? कोई गाढ़ा लाल सा जैसे जम गया हो रक्त माथे पर तुम्हारे न जाने कई सदियों से पुराने घाव सा और तुम उसपर डाले फिरती हो डहडहाते लाल रंग का सिंदूर ताकि छुपा सको ज़ख़्म अपने। तुम खु़श हो जमाने को देकर सुहागन होने का प्रमाण। |
Ô Sanwari, toi la sombre1 Pourquoi cette blessure à ton front ? C’est rouge sombre On dirait du sang coagulé Sur ton front Blessure ancienne De siècles et de siècles. Et toi tu passes et repasses inlassablement La pâte de vermillon Sur ta vieille blessure pour la dissimuler. Heureuse de pouvoir exhiber à ton front La marque du lien conjugal2. |
देखो न ग़ौर से साँवरी! उनके बदन पर तुम्हारे लिए कितने प्रमाण हैं? क्या कोई है निशानी जो बता सके नई पीढ़ियों को तुम्हारे योद्धा होने की कहानी? |
Mais regarde, Sanwari, regarde bien Son corps à lui, Combien de marques porte-t-il ? Porte-t-il une trace Qui puisse dire aux générations à venir L’histoire de ton combat ? |
ओ साँवरी! उनके कई गुनाहों की आड़ी-तिरछी हज़ार लकीरों को क्यों सीखा तुमने अपने बदन पर रेशमी कपड़ों में छुपाना? |
Ô Sanwari ! Pourquoi as-tu appris À dissimuler dans tes habits de soie Les mille cicatrices De ses coups qui zèbrent ton corps ? |
खरोंचों से रिसते लाल ख़ून कब बनेंगे तुम्हारे मन के चूल्हे का अंगार जिसमें तपकर तुम्हारी स्मृतियों के ख़ंजर भविष्य की पहाड़ों पर खोद सकेंगे हमेशा से तुम्हारे योद्धा होने की कहानी।। |
Le rouge du sang qui suinte des écorchures Quand se fera-t-il braise pour allumer en toi Le feu où s’attise la mémoire Capable de graver au flanc de la montagne Pour l’avenir l’histoire de ton combat ? |
1 | Le mot Sanvari est un prénom hindou, qui désigne aussi la couleur sombre. Celle-ci n’est pas forcément négativement connotée, puisque le dieu Krishna par exemple est sombre. |
2 | La pastille vermillon peinte ou collée entre les deux sourcils est, avec la coloration de la raie des cheveux et le port de bracelets, la marque de la femme mariée. |
अंगोर | Braise |
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शहर का अंगार जलता है जलाता है फिर राख हो जाता है। |
La braise de ville Se consume et consume Et se fait cendres. |
गाँव के अंगोर एक चूल्हे से जाते हैं दूसरे चूल्हे तक और सभी चूल्हे सुलग उठते हैं।। |
La braise de village Va d’un foyer À l’autre Et tous les foyers s’allument. |