Harindranath Chattopadhyay
Saku Bai
Characters | Personnages |
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Saku Old Woman (then Lord Vithoba) 3 Young Women Saku’s Mother Saku’s Husband A Messenger Rukmini 3 Brahmins Old Man |
Saku Une Vieille Femme (puis le Seigneur Vithoba) 3 Jeunes Femmes Mère de Saku Mari de Saku Un Messager Rukmini 3 Brâhmanes Un Vieil Homme |
Scene 1 | Scène 1 | ||
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Harindranath Chattopadhyay | Traduction : Francine De Perczynski et Jyoti Garin | ||
[By the river. At various points of the river-steps pilgrims are bathing, washing clothes and muttering the Gayatri. A small temple dedicated to the Lord Vithoba stands by the river. Three Young Women and one Old Woman are heard conversing with one another on the steps of the bathing-ghat.] | [Au bord de la rivière. En divers endroits sur les marches, des pèlerins se baignent, lavent leurs vêtements et marmonnent la Gayatri. Près de la rivière se dresse un petit temple dédié au seigneur Vithoba. On entend trois jeunes femmes et une vieille femme discuter entre elles sur les marches de ce ghât.] | ||
Old Woman |
At morning light we leave the town tomorrow. Ten days of pilgrimage will bring our feet To the great temple-gates of Pandarpur. I’ve half a mind and more than half a mind To take her with us, for her heart doth hide A votary who dreams of Vithoba. I’m thinking it’s a crime to cramp a soul In dungeon-cells of custom once the cry Of heavenward hunger echoes through its sleep, Awakening it to a continual prayer And a perpetual vision of the Lord. |
La Vieille Femme |
Demain dès l’aube nous quitterons la ville, Dix jours de pèlerinage nous conduiront Aux grandes portes du temple de Pandarpur. J’ai bien envie et même plus que cela De l’emmener avec nous, car son cœur cache Une adoratrice qui rêve de Vithoba Je pense que c’est un crime que d’emprisonner une âme Dans les cachots d’un donjon d’habitudes alors que son cri affamé, Dirigé vers les cieux, retentit à travers son sommeil L’éveillant à une prière continue Et à une vision perpétuelle du Seigneur. |
1st Young Woman |
From morn till night they work her like a slave Without a moment’s respite… night and morn Bound hand and foot to the grey ponderous wheel Of an enforced bondage she is whirled, Whirled round and round and round without a stop, To the harsh dissonance of bitter tongues, To the red flaring-up of torrid eyes. |
1ère Jeune Femme |
Du matin au soir, ils l’exploitent telle une esclave Sans un instant de répit… nuit et jour Enchaînée pieds et poings à la pesante roue grise. Esclave forcée, elle est entraînée Encore et encore, sans pause, Enchaînée à la dissonance éraillée des langues acerbes, Au flamboiement soudain de regards torrides. |
2nd Young Woman |
It is a pastime with her husband’s mother To use her with a malice in her heart And a fierce rancour ripping up her soul, To dog her footsteps with a callous whip And count, as a cold miser counts his coins, The bitter marks of beating on her back. |
2ème Jeune Femme |
C’est un passe-temps pour la mère de son mari Que de l’employer, la méchanceté au cœur Et l’âme déchirée par une féroce rancœur, De s’attacher à ses pas, armée d’un fouet impitoyable Et de compter, comme un grippe-sous sans cœur compte ses pièces, Les marques cuisantes des coups sur son dos. |
Old Woman |
A nagging tongue and twenty strokes a day Are but a poor return for all she does. She wakes at dawn while yet its ashen light Moves like a lingering ghost between the trees, Blithe as a chirping bird at dawn she chants A hymn of praise to the Lord Vithoba. |
La Vieille Femme |
Des propos hargneux et vingt coups par jour Sont bien peu en retour de tout ce qu’elle fait. Elle s’éveille à l’aurore alors que la lumière encore cendrée Filtre à travers les arbres, tel un fantôme, Et folâtre comme un oiseau gazouillant à l’aube Elle psalmodie une prière à la gloire du Seigneur Vithoba. |
3rd Young Woman |
Hymns to the very lord who is the root Of the poison-tree which sheds a fatal perfume Over the yellow fields of her young life! |
3ème Jeune Femme |
Des hymnes au Seigneur même, Racine de cet arbre-poison qui diffuse un parfum fatal Au-dessus des champs dorés de sa jeune existence ! |
1st Young Woman |
At dawn she chalks the threshold and the doorstep With delicate designs of ancient symbols, Cradle and chariot and Vithoba’s chakra, Lotus and conch-shell, pineapple and eagle, Serpent and fish and such like pretty patterns, Pregnant with mystical significance. That done, she fetches water from the river To fill the deep and hollow kitchen jars Full to the neck, then cleans the pots and pans And sweeps the floor and lights the kitchen fire And milks the cow, grinds lentils in the quern, Works at the churn, and, simple as a child, Collects the butter in an earthen cruse, Performs a hundred daily household duties To the soul-echoed name of Vithoba, Before the gloom divides and gleaming dawn Glides o’er the long earth with her glimmering feet. |
1ère Jeune Femme |
À l’aube, à la craie, elle dessine sur le seuil Les délicats motifs d’immémoriaux symboles : Berceau, chariot et tchakra, le disque de Vithoba, Lotus et conque, ananas et aigle, Serpent et poisson et d’autres jolis motifs Chargés d’un sens mystique. Cette tâche accomplie, elle va chercher l’eau à la rivière Pour remplir à ras bord les profondes jarres creuses. Puis, elle lave la vaisselle, Balaie le sol, allume le feu, Traie la vache, moud les lentilles dans un moulin (à bras) Baratte le lait, et naïve comme un enfant, Récolte le beurre dans un pot de terre. Elle accomplit des centaines de tâches quotidiennes, Le nom de Vithoba résonnant tout au fond de son âme Avant que l’ombre ne se déchire et que l’aube miroitante, Les pieds étincelants, ne glisse au-dessus de la longue terre. |
2nd Young Woman |
Her husband’s mother has a cruel look, There are more venomed arrows in her eye Than in the quivers of a hundred kings. |
2ème Jeune Femme |
La mère de son mari a une apparence cruelle, Il y a plus de flèches empoisonnées dans son œil Que dans les carquois de cent rois. |
Old Woman |
Nay, do not blame her, it is not her fault. We come, each of us, at every birth To reap our myriad fruits, bitter or sweet According as the myriad seeds we sowed, Black seeds or gold in dim forgotten lives. We come and go and come and go until The dreamless body passes like a dream, And, schooled in suffering, the spirit grows To a mature magnificence of peace. |
La Vieille Femme |
Non, ne la blâme pas, ce n’est pas de sa faute ! Chacune d’entre nous arrive, à chaque naissance, Pour récolter les mille fruits, amers ou doux Des myriades de graines que nous avons semées, Graines noires ou graines d’or, dans nos vies passées et oubliées. Nous allons et venons, nous allons et venons jusqu’à ce que Le corps sans rêves passe comme un rêve, Et formé à l’école de la souffrance, l’esprit grandit Jusqu’à la radieuse plénitude de la paix. |
1st Young Woman |
But tell us, Grandmother! You who are wise, You who have lived full many years and touched Life at its strange innumerable points, Tell us why God, who is more wise than all The wisdom of the scriptures and the seers, The wondrous wisdom of three sister-worlds, Why He delights to scorch the reddest flames The hearts that most adore Him? |
1ère Jeune Femme |
Alors dis-nous, grand-mère ! Toi qui es sage, Toi qui as vécu tant d’années Et traversé tant aspects étranges de la vie, Dis-nous pourquoi Dieu, qui est plus sage que toute La sagesse des écritures et des prophètes, Plus sage que la merveilleuse sagesse des trois mondes, Pourquoi prend-Il plaisir à tourmenter de ses flammes les plus rouges les cœurs qui L’adorent le plus ? |
Old Woman |
But the sooner To burn away the veils which fold on fold Enswathe the spirit… Only the richest flames Of tribulation in a tranquil poise Burn in the odorous censer of His love. He pours the paler flames on them whose hearts Tremble at the tremendous majesty Of those great gorgeous flames which flood His censer. Remember that His eyes first judge the power, The patience and perfection of each soul Before He deals it dole. God never gives To us a sorrow that we cannot bear. |
La Vieille Femme |
Mais c’est le plus court chemin Pour brûler les voiles qui, pli sur pli, Enserrent l’esprit. Seules les plus intenses flammes De la douleur, dans un équilibre serein, Se muent en encens parfumé et montent vers l’autel de Son amour. Dieu verse les flammes les plus pâles sur ceux dont le cœur Tremble devant l’imposante majesté De ces hautes flammes que répand Son encensoir. Souviens-toi que Ses yeux jugent d’abord la puissance, La patience et la perfection de chaque âme Avant qu’Il ne distribue l’aumône. Dieu ne nous inflige jamais Une peine que nous ne pourrions supporter. |
1st Young Woman |
Sweet Grandmother! If we should measure sainthood By suffering, then Saku is a saint Beyond the thinnest shadow of a doubt, For she has sorrowed more than anyone Under the sky which never says a word. |
1ère Jeune Femme |
Douce grand-mère ! Si nous devions mesurer la sainteté À l’aune de la souffrance, alors Saku serait une sainte, Sans la moindre ombre d’un doute, Car elle a souffert plus que quiconque Sous ce ciel qui jamais ne dit mot. |
3rd Young Woman |
But why is heaven so deaf, so blind, so dumb To the loud cries of all created things? He is, indeed, a most convenient God Who dwells in a contented house of dreams, Aloof from man and out of the world’s woe. |
3ème Jeune Femme |
Mais pourquoi les cieux demeurent-ils si muets, si aveugles, si sourds Aux cris assourdissants de toutes les créatures terrestres ? Il est, en réalité, un Dieu beaucoup plus accommodant Qui habite une maison de rêves, accueillante, À l’écart des hommes et loin des malheurs du monde. |
Old Woman |
You will not talk like this when you are old… When you are grey and wrinkled as I am And youth’s wild gaudy dreams are passed away, Leaving a place for God and dreams of God, When you are old, when you are old like me, You’ll know that He who shackled Himself to us In bonds of self-division, shares with us Our joys and sorrows, gives us smile for smile And tear for tear… I know you laugh at me! But in the years to come my words will wake Like fragrant relics of some hidden truth We glimpse at whiles in unremembered hours. |
La Vieille Femme |
Tu ne parleras pas ainsi quand tu seras vieille… Quand tes cheveux seront gris et ton visage ridé comme le mien, Et que les rêves extravagants et flamboyants de la jeunesse disparaîtront Laissant place à Dieu, et aux rêves de Dieu. Quand tu seras vieille, aussi vieille que moi, Tu sauras que Lui, qui jadis nous a entravés de ses chaînes, l’Un et le multiple, partage Nos joies et nos peines, nous accorde sourire pour sourire Et larme pour larme… Je sais que tu te moques de moi ! Mais dans les années à venir, mes paroles se ranimeront Telles des reliques parfumées de quelque vérité cachée Que nous percevons dans des heures immémoriales. |
2nd Young Woman |
Had the stars quarrelled in my horoscope, As do the stars in hers, I would have turned A rebel against life and with my hands Shattered this body’s painted lamp of clay And wrought the freedom of the captive flame. |
2ème Jeune Femme |
S’il y avait une querelle d’étoiles dans mon horoscope, Comme ce fut le cas dans le sien, je me serais Révoltée contre la vie, et de mes mains, j’aurais Brisé cette lampe d’argile colorée, mon corps, Et libéré ce feu captif (de la douleur). |
3rd Young Woman |
As if it were an easy thing to do! I’ve seen a crab, a silly little crab, Creeping and crawling on the sands by the sea, A playful unimportant piece of life In the world’s plan, which could afford to die Without a moan under a human heel, I’ve seen it run into its hole again, Rich with the instinct of self-preservation, At the least footfall sounding on the sands… Would crave the boon of life a million fold And utter a great cry of agony, Should Yama suddenly stand at your door Clinking his hanging chains and calling you! But there she comes, your goodness and your saint, Walking as leisurely as a lazy tortoise! I will not come between you and her soul, So restless to reveal its loveliness, Without reserve before your wondering eyes, But which, before me, timid as a turtle Withdraws into its mystic carapace. |
3ème Jeune Femme |
Comme si c’était facile à faire ! J’ai vu un crabe, un petit crabe idiot, Avancer en rampant sur le sable au bord de la mer, Folâtre et insignifiante créature, Dans le grand dessein du monde, qui aurait pu mourir Sans une plainte sous un talon humain. Je l’ai vu s’engouffrer à nouveau dans son trou, Riche de l’instinct de survie, Attentif au moindre pas qui résonne sur le sable… Si Yama se présentait soudain à votre porte Faisant cliqueter ses chaînes pour vous appeler, Alors la soif de vie, des millions de fois se manifesterait Et pousserait un long cri d’agonie. Mais la voilà qui arrive, votre bonté, et votre sainteté, Marchant aussi nonchalamment qu’une tortue paresseuse ! Je ne peux pas m’interposer entre vous et son âme, Prête à révéler sa beauté caché Sans pudeur devant vos yeux émerveillés, Mais qui, devant moi, aussi peureuse qu’une tortue de mer, Se retire dans sa carapace mystique. |
[The third Young Woman goes out with her pitcher.] | [La 3ème Jeune Femme sort, sa cruche à la main.] | ||
1st Young Woman |
She stands on earth as lightly as a drop Of crystal water on a lotus leaf. |
1ère Jeune Femme |
Elle se tient debout sur terre, Aussi légère qu’une goutte d’eau cristalline sur une feuille de lotus. |
2nd Young Woman |
The caste-mark on her quiet forehead turns Into a star of steadfast glow amid The amaranthine twilight of the gods. |
2ème Jeune Femme |
L’empreinte de sa caste sur son front serein Se transforme en une étoile d’un éclat constant permanent au milieu Du crépuscule amarante des dieux. |
Old Woman |
Her hand among the waistfolds of her cloth Seems to caress with kind and tender care Some hidden thing. |
La Vieille Femme |
Sa main parmi les plis de la ceinture de son vêtement Semble caresser avec douceur et tendresse Un quelconque objet caché. |
1st Young Woman | What could it be, Grandmother? | 1ère Jeune Femme | Qu’est-ce que cela peut bien être, Grand’mère ? |
2nd Young Woman | Is it a rosary of rudraksh-beads? | 2ème Jeune Femme | Est-ce un rosaire de grains de rudraksh ? |
Old Woman |
Ah no! It is the Lord Vithoba’s Image Deftly carven of blood-red sandalwood. Her mother gave it her before she died, That was three years ago, and ever since She has adored the Image, rescued it From the hostile anger of her husband’s mother, Whose hands have ten times flung it into filth And flung it twenty times into the fire. ‘Twas Saku’s love for Him that saved the Image From petulant destruction and decay, Since Love was ever conqueror of Death And will be till the stars are shrivelled up. |
La Vieille Femme |
Oh mon dieu ! C’est l’Image sculptée du Seigneur Vithoba Habilement gravée dans du bois de santal rouge sang. Sa mère la lui a donnée avant de mourir, Cela fait trois ans, et depuis lors Elle a adoré cette Image, sauvée De la colère hostile de la mère de son mari, Qui l’a jetée dix fois dans la poussière Et vingt fois dans les flammes, de sa propre main. C’est l’amour de Saku pour Lui qui a sauvé cette Image De la destruction et du pourrissement rageur, Puisque l’Amour a toujours vaincu la Mort Et le vaincra jusqu’à ce que les étoiles se consument. |
[Enter Saku with a pitcher on her hip and unwashed clothes flung over her shoulder.] | [Entrée de Saku, une cruche sur la hanche et des vêtements bons à laver jetés sur son épaule.] | ||
Saku’s song |
A speck of dust upon the lonely way Which pilgrims take to reach the sainted goal, Said to the sky, “There’s something in my soul That tells me I will reach the goal someday.” The pale sky laughed and said, “Minutest thing! Yours is an infant’s heart of infinite trust, But you must wait, being but a speck of dust, For centuries before you find your wing.” But naught could sadden or discourage it Which sang with all the rapture of a sage, “It is the same, a moment or an age, When there’s true hunger for the Infinite.” Just then a pilgrim on his onward way In passing trod upon the speck, which, clinging To the mute pilgrim’s feet, went gaily singing Straight to the sainted goal that very day! The perfect lotus of the orbed moon In a blue lake of air will bloom tonight. To the lord’s temple-shrine at Pandarpur Ten days from now, ecstatic worshippers Will flock to see His festive garniture, Unrivalled robes of sindhur-coloured silks And massy jewels of gold encased with pearl, Sapphire and diamond, ruby and emerald, Carnelian and chrysolite and coral, And kausthabha, the limpid king of gems That leapt from out the churning of the sea. Ah would that I had been a pilgrim, too! |
Saku |
Un grain de poussière sur le chemin solitaire Que les pèlerins empruntent pour atteindre le lieu saint Déclara au ciel : « il y a quelque chose dans mon âme Qui me dit que j’atteindrai ce but un de ces jours ». Le ciel blafard rit et dit : « minuscule petite chose ! Ton cœur est celui d’un enfant plein d’une infinie confiance, Mais il te faudra attendre, n’être rien d’autre qu’un grain de poussière, Pendant des siècles avant de trouver ton envol. » Mais personne ne pourrait l’attrister ni le décourager Lui qui chantait avec tout le ravissement d’un sage, « Un instant ou une éternité, car c’est la même chose, Quand il y a une véritable soif pour l’Infini. » C’est alors qu’un pèlerin, cheminant, Marcha sur le grain, qui s’accrochant Aux pieds du pèlerin muet, s’en alla gaiement chanter Tout droit vers ce saint but ce jour-là même ! Le lotus parfait de l’orbe de la lune Dans un lac d’air bleu s’évanouira le soir. En route vers le tombeau du Seigneur à Pandarpur, À des jours de marche, des adorateurs en extase S’amasseront pour voir ses vêtements d’apparat, Incomparables toges de soie couleur sindhur Et monceaux de joyaux d’or sertis de perles, De saphirs, de diamants, de rubis et d’émeraudes, De cornaline, de chrysolite et de corail, Et le roi des gemmes transparent, Kausthobba, Surgi du barattage de la mer. Ah comme j’aurais aimé aussi être un pèlerin ! |
1st Young Woman | Greetings of love to you. | 1ère Jeune Femme | Tous nos vœux d’amour pour vous. |
2nd Young Woman |
May the Lord’s grace Attend you. You are late this morning, Saku! |
2ème Jeune Femme |
Que la grâce du Seigneur vous accompagne. Vous êtes en retard ce matin, Saku ! |
Old Woman |
It is nor late nor early to a soul Who dreams and dreams and dreams, whose nights and days Are gathered to God’s single night and day. ‘Tis but the body’s blindness that has built Time’s narrow prison with its numerous walls And made the ancient soul in us forget The vast idea of eternity. |
La Vieille Femme |
Il n’est ni tard ni tôt pour une âme Qui rêve, rêve et rêve encore, dont les nuits et les jours Sont dirigés vers l’unique journée de Dieu. Il n’y a que l’aveuglement de notre corps qui a édifié La prison étroite du temps, aux murs indénombrables Et fait oublier à notre antique âme L’immense étendue de l’éternité. |
1st Young Woman |
See, we have done our washing. We have now Only to fill our pitchers. |
1ère Jeune Femme |
Voyez, nous avons fini notre lessive. Nous n’avons plus qu’à remplir nos cruches. |
Saku |
Like the gold echo of a Vedic hymn Chanted in aeons past, will flood the sky. Ten days from this brings Ekadasi day When the celestial Image of the Lord Will blaze upon the altar like a dream Before the pilgrims. O! I would to God I were a pilgrim, too! |
The full moon,Saku |
Comme l’écho doré d’un hymne védique Chanté il y a des lustres, inondera le ciel. Dans dix jours le rendez-vous d’Ekadasi Où l’Image céleste du Seigneur Flamboiera comme un songe dans l’autel Devant les pèlerins. Oh mon Dieu, Comme j’aimerais être un pèlerin moi-même ! |
La pleine lune,